Spiritualités |
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Impermanence, Interdépendance, Vacuité |
Impermanence : Les cellules de notre corps meurent, les neurones de notre cerveau se détériorent et même l'expression de notre visage se modifie sans cesse, au gré de nos humeurs. Ce que nous considérons comme notre caractère fondamental n'est rien de plus qu'un "courant de pensées". Aujourd'hui, la vie nous semble belle car tout va bien. Demain, ce sera le contraire. Où sera passé notre bel optimisme ? De nouvelles influences nous aurons affectées, au gré des circonstances. Nous sommes impermanents. Les influences sont impermanentes. Et il n'existe rien que l'on puisse qualifier de stable ou de durable ...
Qu'y a-t-il de plus imprévisible que nos pensées et nos émotions ? Notre esprit est, en réalité, aussi vide, impermanent et transitoire qu'un rêve.
Mais l'impermanence nous pousse à nous poser cette question: "Si tout change et meurt, existe-t-il, derrière les apparences, quelque chose d'illimité, d'infiniment spacieux, au sein duquel se déploierait la danse du changement et de l'impermanence, qui survive à ce que nous appelons la mort ?".
Nous prendrons peu à peu conscience, en nous même, de la nature immortelle et infinie de l'esprit.
Les lignes précédentes sont extraites du "Livre tibétain de la vie et de la mort" de Sogyal Rinpoché.
Vacuité (Shûnyatâ) : Le bouddhisme enseigne que toutes les choses composées sont vides, impermanentes, impersonnelles et pénibles. Dépourvues de nature de soi. La vacuité ne signifie pas que les phénomènes n'existent pas, mais seulement qu'ils ne sont rien d'autre que des apparences, qu'ils sont dépourvus d'existence inhérente, indépendante.
La vacuité est un équivalent du "non-né", éternel, spacieux comme l'espace. La vacuité est l'essence de tout phénomène.
Exemple de la vague (Sogyal Rinpoché) : Une vague, vue sous un certain angle, semble avoir une existence distincte de l'océan : un début, et une fin, une naissance et une mort. Perçue sous un autre angle, la vague n'existe pas réellement en elle même : elle est seulement le comportement de l'eau, "vide" d'une identité séparée, mais "pleine" d'eau...
L'interdépendance : L'interdépendance affirme, comme la vacuité au fond, que toutes les choses dépendent les unes des autres.
Prenons l'exemple d'une feuille (exemple proposé par le vénérable Tich Nhat Hanh dans son livre "Sur les traces de Siddharta").
Cette feuille pour exister dépend de la terre qui a nourri l'arbre, de l'eau qui l'a fait vivre, de la chaleur du soleil qui lui a apporté son énergie, de la graine qui a donné l'arbre, des nuages qui ont donné la pluie, du temps, de l'espace, etc... Si l'un seulement de ces éléments venait à manquer, la feuille n'aurait pas existé.
L'existence de tous les êtres repose sur le principe de coproduction interdépendante. L'origine des choses est en toutes choses.
Tich Nhat Hanh propose que nous inventions le verbe inter-être ...